Kashima Shinryu représente un héritage de 12 siècles de recherche en arts martiaux et, plus globalement, en concepts techniques, psychologiques et philosophiques.
Cette tradition est issue du grand sanctuaire Shinto de Kashima, à l'est de Tokyo, qui était reconnu comme un centre important pour l'apprentissage des arts martiaux.
De ce fait, les enseignements sont riches en détails physiques, biomécaniques et metaphysiques.
Histoire de Kashima Shinryu
(tiré et adapté du site de la fédération internationale )
Les origines de Kashima Shinryu proviennent d'un rituel d'exorcisme appelé "harai-tachi" qui est basé sur la technique d'épée de Takemikazuchi-no-Mikoto, la divinité vénérée au grand temple de Kashima, dans la ville de Kashima, préfecture d'Ibaraki. D'après la tradition, au 7eme siècle, un célèbre intendant du temple, Kuninazu-no-Mahoto, développa à partir d'harai-tachi une série de techniques qu'il appela shinmyo-ken (épée du mystère divin). L'art que Kuninazu découvrit devint connu généralement sous le nom de kashima-no-tachi: "l’épée de Kashima".
Durant la période médiévale, le grand temple de Kashima était devenu un centre important pour l'étude des arts martiaux. L'art martial Kashima Shinryu, tel qu'il est actuellement, pris forme grâce aux efforts combinés de 3 guerriers : MATSUMOTO Bizen-no-kami Ki no Masamoto, KUNII Genpachiro Kagetsugu, et KAMIIZUMI Ise-no-kami Fujiwara no Hidetsuna.
Autour du 16eme siècle, KUNII Kagetsugu, un guerrier de Shirakawa dans le nord-est du Japon et un responsable de la branche du temple de Kashima là-bas, fit la découverte de nouvelles visions sur la nature de l'art martial. Il développa son inspiration par lui-même pendant un certain temps puis se rendit à Kashima où il réunit ses idées avec celles de Matsumoto Bizen-no-kami, un membre d'une des quatre principales familles vassales de la maison de Kashima et un intendant héréditaire du grand temple de Kashima. La rencontre des esprits de Matsumoto et Kunii marqua la naissance de Kashima Shinryu. Les historiens traditionnels de l'école reconnaissent Matsumoto, qui était apparemment plus âgé que Kunii, en tant que fondateur de l’école résultante, et donnèrent à Kunii le statut de conseiller du fondateur.
La transmission de Kashima Shinryu se fit d'abord sur 2 lignées. La première, le Soke ou "famille du fondateur" vient de l’étudiant de Matsumoto : KUNII Kageyiko, un des fils de Kagetsugu. Cette lignée s'est perpetuée à travers la famille KUNII jusqu’au Soke actuel (22ème génération), Kunii Masakatsu.
La deuxième lignée, le Shihanke ou "famille de l'instructeur", fut séparée de la lignée Soke depuis Kamiizumi et continua sur 9 générations jusqu'au 18eme siècle, quand Kunii Taizen reçut le certificat de maîtrise à la fois de son père, Yoshinori, et de Ono Shigemasa, le 11eme Shihanke, et réunit les 2 lignées.
A partie de 1600, Kashima Shinryu resta principalement hors des lumières de l'histoire, survivant en tant que tradition familiale dans la lignée Kunii. Au cours du 20eme siècle toutefois, cet art atteint un nouveau pic de développement et de renommée grâce au 18eme Soke/Shihanke, Kunii Zen'ya. Maître de 1914 jusqu’à sa mort en 1966, Kunii se dévoua corps et âme à l’épée, combinant les découvertes glanées au cours d'une vie d'entraînement physique et spirituel sévère pour réexaminer et affiner chaque aspect des techniques et de la philosophie de Kashima Shinryu, en harmonie avec l'esprit du hoyo-doka, ou "approbation et résolution".
Zen'ya mit fin à la tradition familiale en nommant SEKI Humitake en tant que 19eme Shihanke et principal héritier de son enseignement. Dès lors, le titre de Soke devint essentiellement honorifique puisque la responsabilité de l'instruction et de l'épanouissement de l'art repose entièrement sur le Shihanke.
Zen'ya vit cette situation comme le retour à une ancienne tradition: l'existence de lignées distinctes entre Shihanke et Soke.
L'actuel Shihanke, SEKI Humitake continue la transmission de cette école au moyen de la "fédération Kashima Shinryu de sciences martiales", basée à l'université de Tsukuba. Cette organisation s'occupe des entraînements de base des arts martiaux japonais dont kenjutsu, jûjutsu, lance, battojutsu et d'autres armes traditionnelles, dans les lycées, universités et autres établissements publics au Japon et à l'étranger.
Structure des entrainements
(tiré et adapté du site de la fédération internationale )
Kashima-Shinryû forme un système d'art martiaux complet, dans lequel chacune des techniques possède un aspect externe (omote) et interne (ura).
Dans cet ensemble où externe et interne font un (hyori ittai), l'aspect externe se cultive par le kenjutsu (épée), battojutsu (couper en degainant), jojutsu (baton) et naginatajutsu (lance).
L'aspect interne se cultive plus particulièrement par le jûjutsu (mains nues) et le bojutsu (baton long), entre autres.
Toutefois, suivant les circonstances, une technique externe peut, au moment même où elle est appliquée, devenir une technique interne, et inversement.
Chaque technique reposant sur les mêmes principes que toutes les autres, si l'un maîtrise les techniques de bases de kenjutsu et de jûjutsu, alors il peut plus facilement employer les techniques de n'importe quel autre partie du curriculum de Kashima Shinryu.
De ce fait, les séances d’entraînement de Kashima Shinryu se concentrent principalement sur l'apprentissage des techniques de kenjutsu et jujutsu, ce qui permet d'acquérir les bases des principes physiques et mentaux de cette tradition martiale.
Ainsi l’entraînement n'est pas simplement un apprentissage d'un catalogue de coups à utiliser dans des situations précises, il s'agit surtout d'explorer des techniques spécifiques qui permettront au pratiquant d'assimiler la philosophie de l'école et ainsi de pouvoir s'adapter à différentes situations.
Les entraînements de Kashima Shinryu se déroulent, si possible, suivant la méthode traditionnelle de pratique par paire (kata keiko).
Ces exercices sont réalisés de la façon la plus réaliste possible afin de permettre aux pratiquants d’acquérir les principes de base pouvant être employés librement sans se cantonner à des formes rigides prédéterminées (rythmes constants, séquences de mouvements, positionnement, etc).
Pour cette raison, les entraînements de Kashima Shinryu sont considérés comme des exercices flexibles et non pas une suite de mouvements millimétrés. Les styles anciens (koryu) se doivent d'être entretenus en tant qu'arts martiaux vivants, dynamiques et efficaces.
L'enseignement oral (kuden) donne vie et sens aux exercices en s'assurant qu'ils soient exécutés correctement, que leur signification soit clairement comprise, et qu'ils soient réalisés suivant la philosophie de Kashima Shinryu.
Sans le support d'une initiation orale par un instructeur qualifié, il n'est pas envisageable de commencer l'apprentissage des arts martiaux de Kashima Shinryu. Il est évident qu'une personne qui n'a pas accès à l'enseignement oral complet ne connaît pas la vraie nature de Kashima Shinryu et ne peut donc pas l'enseigner.
Bien évidemment, il est également impossible d'apprendre en se contentant de regarder et d'imiter tout seul les mouvements d'un autre pratiquant, en personne ou en vidéo.
La pratique du kenjutsu se fait au moyen d'armes d’entraînement particulières à Kashima Shinryu, similaires à celles utilisées depuis des siècles.
Le bokuto de Kashima Shinryu est une épée en bois de chêne blanc, droite et massive. Afin de permettre de pratiquer les techniques de la façon la plus réaliste possible, il garde le poids d'une vraie épée et est suffisamment solide pour permettre des chocs répétés.
Pour la pratique des techniques plus proches ou percutantes, c'est le fukuro shinai qui est utilisé. Le fukuro shinai de Kashima Shinryu est une épée en bambou recouverte de cuir blanc qui garde le poids d'une vraie épée mais est plus flexible que le bokuto.
Kenjutsu
Le kenjutsu (litéralement: technique d'épée) est l'art de combattre avec une épée, qui était utilisé par les guerriers japonais: samourais, ninjas, etc.
C'est un art martial japonais avec une longue histoire mais qui prend différentes formes en fonction des époques et des écoles classiques (koryu) qui l'enseigne.
Le kenjutsu est à différencier du kendo, une évolution relativement récente du kenjutsu et qui est beaucoup plus codifiée de façon à permettre des compétitions dans des conditions moins dangereuses. Les pratiquants de kendo se distinguent notamment des pratiquants de kenjutsu par le port d'armures. De nos jours, le kendo est bien plus connu et répandu que le kenjutsu, même au Japon.
L'entraînement de kenjutsu de Kashima Shinryu suit un curriculum composé principalement des séries d'exercices suivants :
Kihon Tachi, Ura Tachi, Aishin Kumi Tachi, Jissen Tachi Gumi, Kassen Tachi, et Tsubazeri - Taoshiuchi.
Le battojutsu (techniques commencant avec l'épée dans le fourreau) constitue un apport indispensable au kenjutsu.
Kihon Tachi contient les premières techniques apprises dès que quelqu'un rejoint Kashima Shinryu, et sont les techniques que tout membre, qu'importe son niveau, pratique au début de chaque entraînement.
Les exercices de Kihon Tachi consistent en duels à distance rapprochée (tachiai) qui permettent d'internaliser le but ultime (gokui) de "épée, esprit, corps : 3 font un" (ken-shin-tai sanmi ittai).
Ils sont toujours effectués avec des bokuto (épée d'entraînement en bois).
Bien que d'apparence simple, ils consistent en l'essence même de toutes les techniques de Kashima Shinryu. Ainsi, même en ayant suivi assidûment l'entraînement pendant plusieurs années, il est improbable d'épuiser toutes les implications cachées dans l'essence de Kihon Tachi.
Kashima Jingu
Le grand temple de Kashima (Kashima Jingu) est un des 3 "grands sanctuaires" shinto japonais avec Katori Jingu et Ise Jingu.
Les historiens datent sa création autour de l'an 600.
Il est situé dans la ville de Kashima dans la province d'Ibaraki, à l'est de Tokyo.
La déité shinto célébrée au Kashima Jingu est Takemikazuchi-no-mikoto, le dieu de la foudre qui est également considéré comme un dieu important pour les arts martiaux, surtout pour les arts liés à l'épée.
Le temple renferme un trésor national, une épée droite géante produite aux environs du 5ème siècle qui représente l'arme de Takemikazuchi.
Kashima Jingu est, avec Katori Jingu, l'un des plus importants centres d'arts martiaux durant l'ère médiévale japonaise, donnant naissance à de nombreuses écoles classiques (koryu) dont Kashima Shinryu.
Même maintenant, de nombreux dojo de kenjutsu ou kendo utilisent un autel (kakejiku) dédié au dieu de Kashima.
Chaque année, vers le mois de juin, se tient une démonstration de tous les arts martiaux issus du Kashima Jingu : Kashima Jingu Hono Kobudo Enbu Taikai
KUNII Zenya et la défense du budo
(tiré et adapté du livre japonais "butôden" (récits de combattants, 武闘伝) par KAKU Kozo )
Suivant la défaite du Japon durant la 2ème guerre mondiale en 1945, les troupes d'occupation décidèrent d’arrêter le support du militarisme de l'enseignement du budo et une mesure sortit pour l'interdiction complète de tout art martial dans les lieux publics.
Les pratiquants du Japon tentent par tous les moyens de réhabiliter les arts martiaux mais seuls quelques uns, sans armes, comme le judo sont autorisés. Le kendo notamment, ayant une image forte de militarisme, ne paraissait pas pouvoir être réhabilité.
Face aux demandes des kendokas, le GHQ (commandement américain au Japon) leur demanda de prouver que le kendo n'avait pas de relations direct avec le militarisme.
Au bout de nombreux débats, ils décidèrent d'organiser un duel entre un expert de l'armée américaine contre un représentant du budo japonais.
Toutefois, afin de prouver l'esprit noble du budo, dont le caractère bu est symbolisé par "stopper la lance", l'expert japonais se devait de vaincre son adversaire sans le blesser en étant muni d'un sabre en bois alors que son opposant aurait une arme véritable.
Alors que le GHQ accepte et choisit le meilleur instructeur de baïonnette, qui est également un expert en lutte, du corps des marines, les japonais ont du mal à trouver un candidat qui puisse affronter cet adversaire dans de telles conditions.
Parmi les leaders du monde du kendo, Sasamori Junzo, l'héritier de l’école Onoha ittoryu et également conseiller politique, proposât alors de demander à Kunii Zenya, 18ème hériter de Kashima Shinryu.
Surnommé le Musashi de l'ère Showa, en référence à Miyamoto Musashi, le célèbre samourai n'ayant jamais perdu un match, Kunii Zenya était reconnu comme un combattant invincible, mais également redouté car il n'hésitait pas à demander des duels avec les pratiquants d'autres écoles et défiait le monde du budo à sa guise.
Même si les membres du kendo rechignent à faire appel à lui, il reste le meilleur candidat possible.
A l'annonce des conditions du combat, Kunii Zenya accepte avec joie un duel qui semble impossible pour tout le monde.
Kunii Zenya, 52 ans, armé d'un sabre en bois fait face à son opposant américain trentenaire à la stature bien plus impressionnante.
L'affrontement est joué en quelques secondes, l'américain s'avoue vaincu à terre avec l'épée en bois sur sa nuque.
Par ce combat, le budo japonais démontre une philosophie profonde qui ne vise pas qu'à tuer. Les officiers sont témoins, quelques temps après, la réhabilitation du kendo japonais va passer.
Cet épisode donna lieu à un documentaire sur la télévision japonaise où l'on peut voir des videos de Kunii Zenya ainsi qu'une reconstitution de ce duel par l'actuel héritier de l'école Seki Humitake (en japonais):
Les grades
Le système de grade dans Kashima Shinryu est hérité du système ancien. Ainsi il n'y a pas de ceintures ou de dan, toutefois la tenue change après avoir passé certains grades.
La tenue de base est constituée d'un kimono standard (de judo ou karaté, par exemple) et d'une ceinture blanche.
Les grades sont, dans l'ordre:
1- Kirigami
tenue: ceinture blanche
2- Shomokuroku
tenue: ceinture blanche, hakama noir
3- Shoden
tenue: ceinture noire, hakama noir
4- Chuden
tenue: ceinture noire, hakama noir
5- Okuden
tenue: ceinture noire, hakama blanc
6- Kaiden
tenue: ceinture noire, hakama blanc
7- Menkyo kaiden
tenue: ceinture blanche, hakama blanc
Lecture
Relativement peu de livres existent pour présenter Kashima Shinryu.
3 livres sont issus de membres de l'école.
En japonais:
1975: "Nihon budo no engen: Kashima-Shinryu", par Humitake Seki
Une présentation de l'histoire et des principes philosophiques et pratiques de Kashima Shinryu par le 19ème héritier de l'instruction.
Le livre comporte également des images de nombreuses techniques qui peuvent servir d'aide mémoire aux pratiquants intermédiaires.
A noter qu'une série de 11 cassettes vidéo avec le même titre présente les principales techniques de kenjutsu, jujutsu, battojutsu, naginatajutsu, bojutsu, sojutsu, jojutsu et shurikenjutsu.
2009: "Kashima shinden bujutsu", par Humitake Seki
Complète "Nihon budo no engen: Kashima-Shinryu" par plus de détails sur les concepts philosophiques de l'école ainsi que par quelques uns des épisodes marquants de son histoire.
En anglais:
1997: "Legacies of the Sword: The Kashima-Shinryu and Samurai Martial Culture", par Karl F. Friday et Humitake Seki
Traduit une partie des principes de l'école présentés dans "Nihon budo no engen: Kashima-Shinryu" et y ajoute une présentation de l'histoire et de la culture martiale japonaise de l'époque.
2 autres livres, écrits par des auteurs externes à l'école, comportent des passages sur 2 des personnages influents de l'école.
1996: "Butoden", par Kaku Kozo
Une partie du livre est dédiée à Kunii Zenya, le 18ème héritier de Kashima Shinryu. Dedans sont notamment rapportés quelques uns de ses duels les plus connus.
Français:
1997: "Les Paladins du Soleil levant. Rônin et samouraï célèbres", par Roland Habersetzer
Une partie est dédiée à Tsukahara Bokuden, un des rares "saint de l'épée" du Japon, qui a été le disciple d'un des "fondateurs" de Kashima Shinryu, Matsumoto Bizen.
Jujutsu
Le jujutsu (litéralement: technique de la souplesse) est l'art du combat à mains nues, pratiqués par les guerriers japonais.
Comme le kenjutsu, c'est un art martial japonais avec une longue histoire qui prend différentes formes en fonction des écoles qui l'enseignent.
Dans les documents historiques, le terme jujutsu apparait quelques siècles après le terme sumo, ainsi certains considèrent le sumo comme l'origine et ancêtre du jujutsu.
Le jujutsu, à son tour, est l'ancêtre du judo (dérivé principalement des écoles Tenshin Shinyo Ryu et Kito Ryu) et de l'aikido (dérivé de l'école Daito ryu).
Même si les principes et techniques diffèrent sensiblement d'une école à l'autre, le jujutsu japonais est composé surtout de techniques d'immobilisation et projection. Ainsi il y a peu de coups de poing et les coups de pied sont pratiquement inexistants.
L'entraînement de jujutsu de Kashima Shinryu suit un curriculum composé des techniques et séries d'exercices suivants :
Ukemi, Reiki no ho, Idori, Tachiwaza, Reikinage, Nagewaza, Kumiwaza gusokudori, Toritegaeshi, Ushirowaza
KUDEN (Initiation Orale)
Une des caractéristiques importantes de Kashima Shinryu est la transmission ininterrompue de ses principes et de sa pratique depuis sa formalisation jusqu'à maintenant.
Du 7ème siècle au 16ème siècle, le temple de Kashima était reconnu comme un centre d'arts martiaux importants grâce au style de bujutsu enseigné par les prêtres sous le nom de Kashima no Tachi.
Au 16ème siècle, Kashima Shinryu prend forme et reprend les enseignements de Kashima no Tachi ainsi que les expériences de 2 samouraïs réputés : MATSUMOTO Bizen-no-kami Ki no Masamoto et Kunii Genpachirô Minamoto no Kagetsugu.
A partir du 16ème siècle, Kashima Shinryu se transmet et évolue sur 2 lignées : Soke (lignée du fondateur) et Shihanke (lignée de l'instructeur).
Toutefois le 12ème Soke, Kunii Taizen Minamoto no Ritsuzan réunit les 2 lignées en héritant de la transmission du Shihanke en plus de de celle du Soke précédent.
Au cours de la période Edo (à partir du 17ème siècle) et surtout au début de Meiji (fin 19ème siècle), beaucoup d'écoles de bujutsu classiques ont perdu un savoir qui semblait obsolète pour les héritiers en temps de paix et/ou de modernisation de la société.
Même si les héritiers suivants veulent reprendre l'art, ils sont obligés de reconstruire les techniques à partir de documents généralement très peu détaillés et ainsi une grande part du savoir faire est définitivement perdue.
De son côté, la famille Kunii sut maintenir la transmission de la tradition martiale familiale de génération en génération. Les enfants de la famille Kunii pouvaient être formés à Kashima Shinryu dès l'age de 4 ans.
La richesse de cette transmission se traduit notamment par une multitude de détails à prendre en compte dans chaque technique: positionnement, dynamique, timing, variantes, philosophie, etc, ainsi que dans de nombreuses techniques spécifiquement utilisées pour contrer les attaques d'autres styles.
Le document Kunii-ke Keizu (Généalogie de la famille Kunii) donne des détails sur la pratique et la contribution de chaque Soke de Kashima Shinryu :
1ère Generation : Kunii Genpachirô Minamoto no Kagetsugu
2ème Generation : Kunii Gengorô Minamoto no Kagekiyo
3ème Generation : Kunii Yatarô Minamoto no Masateru
4ème Generation : Kunii Yagorô Minamoto no Yoshitoki
5ème Generation : Kunii Yashirô Minamoto no Yoshimasa
6ème Generation : Kunii Yahachirô Minamoto no Masaie
7ème Generation : Kunii Kogorô Minamoto no Masauji
8ème Generation : Kunii Shingorô Minamoto no Ujiie
9ème Generation : Kunii Zenpachirô Minamoto no Takamasa
10ème Generation : Kunii Shinpachirô Minamoto no Yoshitsugu
11ème Generation : Kunii Gentarô Minamoto no Yoshinori
12ème Generation : Kunii Taizen Minamoto no Ritsuzan
13ème Generation : Kunii Zentarô Minamoto no Ritsuzan
14ème Generation : Kunii Zendayû
15ème Generation : Kunii Zengorô
16ème Generation : Kunii Shinsaku
17ème Generation : Kunii Eizô
18ème Generation : Kunii Zen'ya Minamoto no Michiyuki
19ème Generation : Kunii Shizu
20ème Generation : Kunii Michitomo
21ème Generation : Kunii Masakatsu